Un homme arrêté pour menaces envers Patrick Lagacé

La police de Montréal a arrêté un homme de Boisbriand pour harcèlement et menaces à l’endroit de Patrick Lagacé, dans la foulée d’une enquête sur une vidéo diffusée dans laquelle un individu évoquait l’idée de donner une « claque sur la gueule » au journaliste en raison d’un désaccord sur les manifestations anti-mesures sanitaires.

Pascal Perreault, 47 ans, fait face à un chef d’accusation de menace de causer la mort ou des lésions corporelles et un chef d’accusation de harcèlement. Selon la dénonciation déposée au palais de justice de Montréal cette semaine, les faits remontent au 30 août dernier.

L’enquête policière portait sur une vidéo qui circulait sur le web, dans laquelle l’accusé se fâchait contre une intervention publique de Patrick Lagacé concernant les manifestations anti-mesures sanitaires. L’homme aurait évoqué l’idée d’agresser le journaliste chevronné, qui écrit pour La Presse en plus d’animer des émissions radio et télé au 98,5 FM, à Radio-Canada et à Télé-Québec.

Pascal Perreault doit comparaître devant un juge le 15 octobre prochain à Montréal. Les accusations ont été portées par voie sommaire, ce qui signifie que s’il est reconnu coupable, il risque une peine maximale de deux ans moins un jour de prison et une amende de 5000 $.

Patrick Lagacé n’a pas souhaité commenter la situation. Mercredi, l’Association canadienne des journalistes a dénoncé une recrudescence des attaques ciblées en ligne contre des professionnels des médias, en évoquant des « dizaines » de cas récents de menaces de mort, menaces de violence et menaces d’agression sexuelle à travers le pays.

« Ce sont des campagnes coordonnées pour miner la liberté de la presse », a dénoncé Brent Jolly, président de l’Association.

Transports en commun

De nouveaux tarifs plus flexibles en raison du télétravail

Le conseil d’administration de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) a décidé de réduire des tarifs et d’en créer un nouveau afin de tenir compte des changements dans les habitudes de déplacement de milliers d’usagers, partagés entre le bureau et le télétravail.

À compter du 1er décembre, le coût d’un titre de 10 passages donnant accès à tous les réseaux de transport, dans l’ensemble du territoire métropolitain (Tous modes ABC), sera réduit de 10 $, passant de 64 $ à 54 $. Cette réduction de 10 $ représente une baisse de presque 16 %.

De plus, le titre de six passages TRAM 3, qui donne accès aux trains de banlieue et aux réseaux de la STM, sera réduit de 29,50 $ à 27 $, une réduction de 8,5 %.

La troisième mesure tarifaire est plus intrigante. L’ARTM crée un nouveau titre valable pour 10 passages sur n’importe quel réseau de transports dans les territoires de Montréal, Longueuil et Laval, à un coût de 45 $, soit l’équivalent d’un tarif unitaire de 4,50 $ par passage.

Adaptation nécessaire

Ces ajustements visent à satisfaire aux besoins de déplacement plus sporadiques de nombreux usagers réguliers, qui ne se déplacent plus aussi souvent qu’avant pour aller au boulot en raison du télétravail, et qui ne trouvent plus d’avantage économique aux titres mensuels, parce qu’ils ont réduit leurs déplacements.

Ces titres, qui visent à offrir plus de flexibilité aux usagers pour trouver un titre qui leur convienne, étaient aussi réclamés par les quatre sociétés de transport de la région métropolitaine, où le retour de la clientèle post-pandémique tarde à se concrétiser.

Dans un communiqué, le directeur général de l’ARTM, Benoît Gendron, indique que « l’ARTM et ses partenaires sont pleinement conscients que les besoins en déplacement sont, et vont demeurer différents parce que notre quotidien change et que de nouvelles habitudes se dessinent ».

François Amalega restera en prison jusqu’à la fin de son procès

Parce que François Amalega refuse coûte que coûte de porter un masque et que la Cour municipale de Montréal ne voit aucune façon de le libérer sous conditions sans qu’il viole les décrets sanitaires, le militant antimasque restera au Centre de détention de Bordeaux jusqu’à la fin de son procès pour entrave.

« La Cour était prête à vous libérer avec la condition de vous présenter [au tribunal] avec un masque pour accéder à la salle, et vous avez refusé, alors il n’y a pas d’autre option possible que [de vous garder en détention], a tranché la juge Annie-Claude Chassé jeudi matin. Sinon, toutes les conditions que je pourrais émettre sont illégales », a-t-elle ajouté.

M. Amalega s’est fait arrêter mardi en fin de journée, dans les escaliers extérieurs de la cour municipale. Un mandat d’arrestation avait été lancé contre lui plus tôt dans la journée par le juge Marc Alain parce qu’il refusait de porter un masque pour être jugé pour entrave contre les policiers, une accusation qui découle d’une manifestation qu’il a tenue au printemps dans une épicerie montréalaise.

La juge Annie-Claude Chassé devait décider ce jeudi si elle libérait M. Amalega sous conditions en attendant le début du processus judiciaire. « La seule question [à laquelle je dois répondre] est la suivante : la détention est-elle nécessaire pour assurer sa présence à son procès ? », a souligné la juge.

Refus de toute condition

Mais comme M. Amalega refuse toute condition « aussi minimaliste soit-elle » garantissant à la cour qu’il se présentera à son procès en respectant les règles sanitaires, la juge a estimé ne pas pouvoir lui rendre sa liberté.

Son refus idéologique « le placerait nécessairement dans une situation de bris d’ordonnance », a expliqué la magistrate.

« En quoi ma détention va-t-elle permettre que je me présente à la cour avec un masque ? », lui a poliment demandé M. Amalega, qui comparaissait une fois de plus sans masque, en visioconférence à partir du Centre de détention de Montréal (Bordeaux).

« Le tribunal s’est déplacé dans ma cellule. Je pourrais me déplacer chez moi », a-t-il suggéré à la Cour.

« Je ne reviens pas sur ma décision », lui a répondu la juge, mais elle a ordonné que le procès pour entrave aux policiers débute dès ce vendredi, afin de limiter au maximum son temps de détention. « On doit prendre toutes les mesures pour fixer le dossier à demain sinon on va enfreindre les droits de M. Amalega », a-t-elle souligné.

M. Amalega, qui dit avoir une « condition de conscience » qui l’empêche de porter le masque, demandait des dérogations aux règles sanitaires pour pouvoir avoir son procès, mais la juge a estimé qu’aucun accommodement du genre n’était possible. Il ne souffre, de son propre aveu, d’aucun problème de santé qui l’exempterait de se soumettre aux décrets sanitaires. « Je ne pourrais pas émettre une condition illégale qui vous permettrait de vous déplacer dans un lieu privé sans masque, parce que vous ne rencontrez aucune des exceptions prévues au décret », a expliqué la juge.

Jeune femme tuée dans un Maxi

L’auteur du meurtre tente d’être déclaré non criminellement responsable

Quatre ans après avoir été reconnu coupable du meurtre prémédité de Clémence Beaulieu-Patry, cette jeune femme sauvagement assassinée dans un supermarché Maxi, Randy Tshilumba a tenté de convaincre la Cour d’appel jeudi de le déclarer non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux.

Le meurtre de Clémence Beaulieu-Patry avait choqué le Québec en avril 2016. La femme de 20 ans avait été poignardée devant des témoins, alors qu’elle travaillait dans un supermarché Maxi du quartier Saint-Michel. Son assassin, un ex-camarade de classe qu’elle connaissait à peine, s’était caché toute la nuit dans les toilettes d’un Tim Hortons après le meurtre.

La santé mentale de Randy Tshilumba s’est ensuite retrouvée au cœur de son procès à l’automne 2017. Le jeune homme prétendait que Clémence Beaulieu-Patry et ses quatre meilleures amies l’espionnaient et cherchaient à le tuer depuis des mois. Il avait témoigné avoir fait une « bonne action » en tuant la victime, puisque celle-ci s’apprêtait à « sortir un gun » pour tuer des clients du Maxi.

Un « délire » complet produit par un « cerveau malade », avait plaidé la défense. Pour renforcer la thèse des troubles mentaux, deux psychiatres de la défense avaient d’ailleurs conclu à des diagnostics distincts de « schizophrénie » et de « trouble délirant ». Or, le jury a écarté cette défense de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.

Les jurés ont plutôt été convaincus par la théorie de la Couronne qui décrivait un homme « conscient » de son geste, au point d’avoir apporté des vêtements de rechange pour « modifier son apparence ». Selon la poursuite, Clémence Beaulieu-Patry avait refusé les avances de Randy Tshilumba, une semaine avant le meurtre. Le meurtrier s’était même rendu à trois reprises au Maxi avant de tuer la jeune femme.

Un verdict « déraisonnable », plaide la défense

Devant la Cour d’appel du Québec jeudi, MJulie Giroux a demandé aux juges d’annuler le verdict de culpabilité et de déclarer Randy Tshilumba non criminellement responsable. Autrement, la défense réclame d’ordonner la tenue d’un nouveau procès.

Aux yeux de la défense, le jury a rendu un verdict « déraisonnable », compte tenu des conclusions non contredites des deux psychiatres. La Couronne n’avait en effet présenté aucune expertise de santé mentale. Il est « étrange », voire « peu probable » que le jury ait « complètement écarté » les diagnostics des experts, a affirmé Me Giroux.

Le juge Guy Cournoyer s’est alors demandé si cette « situation inusitée » rendait réellement impossible un tel verdict de la part du jury. « Les jurés pouvaient rejeter leurs témoignages, ce qui ne fait pas un verdict déraisonnable », a ajouté le juge. Pour conclure à un verdict déraisonnable, le fardeau est d’ailleurs « extrêmement exigeant », selon le juge Cournoyer.

« C’est toujours au jury d’évaluer l’opinion des experts. Il faut que le jury l’adopte », est intervenu MRobert Benoît, procureur de la Couronne.

Selon la défense, plusieurs erreurs de la juge Hélène Di Salvo dans ses directives au jury justifieraient aussi qu’on annule le verdict de culpabilité.

La Cour d’appel a pris le dossier en délibéré.

Québec dit non à un registre national des loyers

Le gouvernement Legault a rejeté une fois pour toutes l’idée de créer le registre national des loyers réclamé par des groupes de défense des locataires afin de contrer la crise du logement. Dans un communiqué de presse publié jeudi, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a indiqué avoir pris cette décision à la suite d’une évaluation transmise par son ministère. « À la lumière de l’évaluation réalisée, il apparaît clair qu’un registre national des loyers ne ferait qu’ajouter une structure additionnelle à ce qui est déjà en place. Nous avons déjà au Québec des mesures permettant de protéger adéquatement les locataires », a déclaré Mme Laforest. La ministre fait référence au fait que le montant du loyer le plus bas payé dans les 12 derniers mois doit être indiqué sur le bail. Si l’information n’y figure pas, le locataire peut faire une demande au Tribunal administratif du logement (TAL).

— Florence Morin-Martel, La Presse

Cycliste tué à Montréal lundi

Une collecte de fonds pour rapatrier le corps en Italie

Les amis du cycliste Andrea Rovere, tué lundi par un camionneur accusé d’avoir ensuite pris la fuite sur l’avenue du Parc, à Montréal, organisent une collecte de fonds pour permettre de rapatrier son corps en Italie afin que sa famille puisse lui faire ses adieux. « Nous avons encore du mal à prendre la mesure de cet évènement. Andrea était l’une des personnes les plus gentilles et généreuses que nous connaissions, toujours prêt à venir en aide aux autres », écrit son amie Aurélie Petit sur la page de collecte de fonds GoFundMe. Plus de 20 000 $ ont été récoltés en quelques heures, jeudi. M. Rovere, âgé de 31 ans, avait récemment obtenu son doctorat en sciences de l’énergie et des matériaux à l’Institut national de la recherche scientifique. Une cérémonie pour l’installation d’un vélo blanc aura lieu dimanche à 11 h à l’intersection de l’avenue du Parc et de l’avenue du Mont-Royal, a annoncé l’organisation Vélo Fantôme.

— Nicolas Bérubé, La Presse

Accusation d'agression sexuelle armée

André Boisclair renonce à son enquête préliminaire

L’ex-chef péquiste André Boisclair brillait par son absence jeudi au moment de renoncer à la tenue de son enquête préliminaire dans son dossier d’agression sexuelle armée. L’avocat de M. Boisclair, MMichel Massicotte, a remis un document signé par son client indiquant sa renonciation à l’enquête préliminaire. Le premier procès de l’ancien élu devrait ainsi avoir lieu en 2022. Dans ce dossier, M. Boisclair fait face à deux chefs d’accusation : agression sexuelle commise avec une tierce personne et agression sexuelle armée. Dans un second dossier, l’ex-politicien est accusé d’avoir agressé sexuellement une personne. Il s’agit de deux plaignants distincts, et donc, de deux procès distincts. Ses dossiers reviendront en cour le 18 novembre, pour la forme, à la demande de la défense. « Nous avons une demande qui nécessite du temps additionnel », a déclaré MMassicotte, sans plus de détails. Le procureur de la Couronne MLuc Pagé convient que le premier procès de M. Boisclair devrait avoir lieu l’an prochain. — Louis-Samuel Perron, La Presse

Ex-professeur condamné pour actions indécentes

Benoît St-Onge à nouveau devant la justice

L’ex-professeur de l’UQAM qui a hérité d’un casier judiciaire l’hiver dernier pour s’être masturbé pendant des mois devant des adolescentes à Outremont se retrouve à nouveau devant la justice. Benoît St-Onge est accusé de ne pas avoir respecté ses conditions de remise en liberté l’an dernier en se rendant près du Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie. Un mandat d’arrêt visant l'homme de 57 ans a été déposé la semaine dernière au palais de justice de Montréal. Il fait face à deux chefs d’accusation d’omission de se conformer à une ordonnance de la cour. Selon le mandat, Benoît St-Onge se serait trouvé dans un rayon de 500 m du Pensionnat, le 28 septembre 2020, alors que cela lui était interdit. Le même jour, l’accusé aurait été en présence de personnes âgées de moins de 16 ans. Benoît St-Onge a démissionné de l’UQAM l’été dernier après avoir plaidé coupable à des accusations d’actions indécentes. — Louis-Samuel Perron, La Presse

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